La Charte Mannequins vue des coulisses

Depuis la mise en place de la Charte sur les relations de travail et le bien-être des mannequins, début septembre 2017, trois Fashion Weeks se sont déroulées. Qu’est ce qui a changé concrètement pour les mannequins ? Suivez Anna, un mannequin fictif, dans son parcours dans le cadre de la Paris Fashion Week.

Charte Mannequins

J – 1 semaine : le casting

– Anna, jeune fille de 18 ans, a été repérée par une Maison parisienne grâce à son compte Instagram. Pour collaborer en tant que mannequin, elle doit d’abord signer un contrat avec une agence de mannequin à Paris qui a pour mission de la représenter.

– Après avoir été reçue par l’agence, Anna se rend dans les locaux de la Maison qui envisage de la faire défiler pour rencontrer le directeur artistique et le directeur de casting. L’entretien permet notamment de vérifier que ses mensurations correspondent bien aux critères de santé et de bien-être de la Charte. Exit les tailles 32 : depuis l’application de la Charte, les mannequins femmes doivent avoir une taille 34 minimum (et minimum 44 pour les hommes). Anna dispose d’un espace réservé aux mannequins et d’un buffet pour se restaurer. Au menu : boissons chaudes, jus de fruits, yaourts, crudités, céréales, fruits frais et fruits secs… Sur les murs, des recommandations alimentaires sont affichées. Le texte de la Charte lui est également remis. Il indique notamment les coordonnées de la hotline prévue pour signaler un différend avec l’agence de mannequin, le directeur de casting ou un collaborateur de la Maison, ainsi que celle du psychologue/thérapeute dédié.

– De son côté, l’agence de mannequin a fait examiner Anna par un médecin afin d’évaluer son état de santé et de certifier qu’elle peut exercer l’activité de mannequin. Si la loi française dispose que le certificat délivré doit dater de moins de deux ans, la Charte va plus loin, demandant aux agences de présenter un certificat médical daté de moins de six mois.

J – 3 jours : le « fitting »

– Anna a été retenue au casting : elle participe désormais à une séance d’essayage, le « fitting », dans les locaux de la Maison. Anna se change dans un espace dédié, à l’abri des regards. Mannequins hommes et femmes disposent de cabines séparées, aménagées spécialement. Les équipes de la Maison veillent à ce que la température du lieu d’essayage soit adaptée au confort et bien-être des mannequins.

– La Maison propose à Anna d’essayer un vêtement dont certaines parties sont transparentes. Puisqu’il s’agit d’une situation dite de « semi-nudité », Anna doit donner son accord explicite.

– Comme cela peut arriver, le fitting se termine dans la soirée. Anna quitte les lieux à 21h00, dans le taxi commandé par la Maison. Afin de bénéficier des 11 heures de repos consécutives prévues par la loi, elle ne pourra pas recommencer à travailler avant 8h00 le lendemain.

– Anna repart avec le sourire : la Maison a confirmé auprès de son agence sa participation au défilé !

J – 1 : la répétition

– La veille du grand jour, une répétition est organisée dans les conditions du défilé. À son arrivée, Anna retrouve les collaborateurs de la Maison qui étaient présents lors du fitting.

– Le temps de la répétition, des buffets de nourriture et de boissons adaptées sont mis à disposition d’Anna et des autres mannequins. Tout est prévu pour permettre aux modèles de rester en pleine forme.

Jour J : le défilé

– C’est le grand jour ! Anna a été convoquée 4 heures avant le début du défilé. Elle est vêtue d’un peignoir pour patienter entre les sessions de coiffure, de maquillage et d’habillage.

– Clap de fin. Le défilé a été un succès ! Anna est ravie. Les mannequins et les membres du studio se retrouvent autour du buffet en coulisse, où les alcools forts sont interdits. Pour Anna, c’est peut-être le début d’une nouvelle carrière.

 

Crédit photo : ©Bottega Veneta