Clean by Design : la mode fait sa révolution verte en coulisses

Conçu pour diminuer l’impact environnemental de l’industrie textile, Clean by Design offre une méthodologie efficace pour réduire l’intensité énergétique et l’usage de l’eau sur les sites de production. Un projet au retour sur investissement très rapide que Kering souhaiterait étendre à l’ensemble de ses fournisseurs.

Clean By Design

L’objectif : réduire l’impact environnemental de la mode

La mode, au sens large, est responsable de 20 % de la pollution de l’eau et de 10 % des émissions mondiales de carbone. C’est pour répondre à ce constat que le Natural Resources Defense Council (NRDC), l’ONG américaine la plus en vue dans le domaine de la protection de l’environnement, a conçu « Clean by Design » au tournant des années 2010. Son but ? proposer une méthodologie claire et simple à mettre en place pour améliorer l’efficacité des manufactures de textiles, pour faire des économies d’énergie, d’eau et d’intrants chimiques. « Le NRDC s’est particulièrement intéressé au secteur de la mode pour son impact environnemental, mais aussi pour le pouvoir d’image des marques, capables d’inspirer un changement en profondeur » relève Géraldine Vallejo, Sustainability Programme Director chez Kering, et responsable, entre autres, du développement de Clean by Design.

La solution : une méthodologie simple au ROI très rapide

Après des discussions engagées avec NRDC dès 2013, le Groupe s’associe au projet en 2015 – une première pour un acteur du Luxe. 25 fournisseurs italiens (filature, teinturerie, etc.) participent au projet. Ils bénéficient dans un premier temps d’un audit d’efficacité énergétique et hydrique, dont le coût est assumé par Kering, puis un plan d’action personnalisé est défini pour chaque manufacture.

D’abord réticents à l’idée d’ouvrir leurs usines à des auditeurs extérieurs, les fournisseurs ont vite saisi l’intérêt d’intégrer le programme. Clean by Design dispose en effet d’un argument très persuasif : un retour sur investissement positif est enregistré en moyenne en deux ans et demi pour des mesures par ailleurs simples à mettre en place. Optimiser l’éclairage ou la ventilation, assurer une maintenance plus efficace ou encore gérer plus finement la consommation électrique font partie des 150 actions d’amélioration identifiées dans le cadre du programme.

Le bilan : des économies d’eau et d’énergie rapidement mesurables

Entre 2015 et 2018, le programme a permis d’économiser 8 000 tonnes de CO2 par an sur les 25 sites concernés en Italie, avec, notamment, une réduction moyenne de 19 % des émissions de gaz à effet de serre et une transition de l’ensemble des sites vers le gaz naturel ou le bois au lieu du fioul. Des résultats qui ont convaincu Kering de proposer le programme à d’autres fournisseurs. Six ateliers de laine et de soie ont ainsi appliqué la méthodologie Clean by Design à partir de 2017. Avec des résultats encore plus rapides : 5 000 tonnes équivalent carbone ont été économisées en l’espace d’un an. L’année suivante, en 2018, ce sont deux nouvelles manufactures italiennes de jean qui ont adhéré à Clean by Design. Pour Kering, il s’agit désormais d’étendre le programme à d’autres secteurs de sa chaine d’approvisionnement, par exemple aux tanneries de cuir ou aux fabricants d’accessoires métalliques… Mais aussi, plus globalement, d’engager d’autres acteurs de la mode dans la dynamique. L’expérience a justement été documentée de manière très précise et un rapport a été rendu public auprès de toutes les parties prenantes, pour inspirer un changement de grande ampleur.